La montée en puissance de l’industrie chinoise conduit le monde occidental à adopter des politiques commerciales de plus en plus protectionnistes.
Il y a quelques jours, les États-Unis ont annoncé une profonde révision des droits de douane sur les produits en provenance de Chine, ce qui a particulièrement affecté les voitures électriques fabriquées dans le pays asiatique, qui seront désormais taxées à hauteur de 102,5 %.
Cette mesure a été saluée par des groupes tels que General Motors, dont le président, Mark Reuss, a souligné qu’«il existe des stratégies où l’on s’engage dans une guerre des prix et où l’on ne gagne pas d’argent […]. Il ne s’agit pas de la chaîne d’approvisionnement [de la Chine], mais de sa stratégie de prix. Nous voulons simplement des règles du jeu équitables afin de pouvoir fixer nos prix, réaliser des bénéfices et offrir de la valeur à nos clients».
Il semble que l’Union européenne suivra bientôt une voie similaire. L’année dernière, Bruxelles a ouvert une enquête pour déterminer si les fabricants chinois avaient bénéficié de subventions déloyales de la part des autorités sur leur marché national, ce qui, si cela était confirmé, constituerait une concurrence déloyale pour les marques européennes.
Le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, avait alors prévenu que de nouveaux droits de douane pourraient être imposés avant même l’été. Cela ne semble pas avoir plu à BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen, car la Chine reste l’un de leurs principaux marchés et ils craignent des représailles de la part du gouvernement de Xi Jinping.
L’Allemagne, contre le protectionnisme européen
Ce point de vue est partagé par le ministre fédéral allemand des transports, Volker Wissing. «Nous ne voulons pas fermer le marché, nous voulons être compétitifs. Nous voulons que le commerce international se déroule dans des conditions équitables et égales, et non une guerre commerciale par le biais de droits de douane punitifs».
Quoi qu’il en soit, les mesures hypothétiques de l’UE seraient loin d’être aussi radicales que celles des États-Unis. Certaines sources indiquent que les tarifs provisoires seraient de 30 %, ce qui n’affectera les groupes chinois qu’à court terme, car la plupart d’entre eux prévoient d’installer des usines sur le vieux continent afin d’être plus compétitifs.
Selon la Commission européenne, BYD, Geely et SAIC (société mère de la populaire entreprise anglo-chinoise MG) n’ont pas fourni suffisamment d’informations pour l’enquête. La Chambre de commerce chinoise dans l’UE affirme que les accusations de non-coopération sont infondées et que les entreprises en question ont autorisé plusieurs inspections sur place.