Stephan Winkelmann s’aligne sur les idées de Mate Rimac concernant les supercars électriques, car il pense également que les millionnaires préfèrent les voitures thermiques.
Il y a quelques jours, une controverse a éclaté lorsque le PDG de Rimac, Mate Rimac, connu pour sa supercar électrique, la Nevera, a donné son avis sur les supercars électriques. Il estime que les supercars électriques n’auront peut-être pas la part de marché escomptée, car «les millionnaires préfèrent les voitures à moteur à essence». Il a comparé cette situation à la haute horlogerie : «Vous ne paieriez pas 200.000 euros pour une Apple Watch, mais vous le feriez pour une montre analogique».
Ce commentaire a fait l’effet d’une bombe dans le secteur électrique le plus performant, en particulier dans des marques aussi particulières que Lamborghini. Son PDG, Stephan Winkelmann, a donné son point de vue dans une interview accordée à Automotive News Europe.
Les supercars électriques sont-elles vraiment en danger ? La tendance elle-même ne le dit pas, mais certains dirigeants le suggèrent. Que pourrait-il se passer à l’avenir dans ce secteur automobile particulier ?
Stephan Winkelmann ne voit pas d’avenir pour les supercars électriques
Lors de l’interview, Winkelmann a précisé que «les supercars électriques ne sont pas quelque chose qui se vend aujourd’hui». Il a ajouté : «C’est un secteur qui ne deviendra peut-être jamais populaire. Il est trop tôt et nous devrons voir à l’avenir si et quand cela se produira». Cette opinion va de pair avec la propre feuille de route de Lamborghini, qui ne proposera pas de modèle “zéro émission” avant 2028, la “Lamborghini Lanzador“.
En fait, sa première voiture électrique ne remplacera pas ses modèles actuels, mais créera une nouvelle gamme de véhicules de type crossover pouvant accueillir quatre personnes à l’intérieur. Sa nouvelle génération de supercars se caractérise par l’électrification, tout en conservant les gros blocs V12 et V8 (Lamborghini Revuelto et Temerario, respectivement). «C’est ce que demandent nos clients. Les supercars sont destinées aux riches et ils ne demandent pas de voitures électriques», a déclaré M. Winkelmann.
C’est ce qui ressort de l’exemple de la Rimac Nevera, dont la moitié seulement de la série limitée à 300 exemplaires a été vendue jusqu’à présent. C’est une chose qui n’arrive généralement pas dans le secteur des voitures de sport exclusives, qui sont vendues quelques jours après leur présentation. C’est pourquoi le PDG de Rimac ne croit pas qu’un véhicule de ces caractéristiques sera à nouveau commercialisé, du moins pas dans les prochaines années.
Il en va de même pour Lamborghini, qui n’est pas particulièrement pressé d’avoir son premier modèle électrique sur le marché. Winkelmann estime que, outre la demande elle-même, la technologie actuelle n’est pas encore au niveau requis. Il estime notamment que les batteries sont encore trop lourdes, ce qui “dilue l’expérience de conduite“.
De son côté, Ferrari a mis le pied sur l’accélérateur dans ce domaine et proposera en 2025 une voiture “zéro émission“. Pour l’instant, aucun détail majeur n’est connu à propos de ce véhicule, mais on s’attend à ce qu’il soit une option de plus dans son catalogue de supercars.
Est-il possible qu’en raison de la demande, la législation devienne moins stricte à l’égard de ces véhicules limités et permette de continuer à les produire en petites séries au-delà de 2035 ? Il est encore trop tôt pour le dire, car dans les prochaines années, la tendance pourrait s’inverser et ces véhicules pourraient devenir très recherchés. C’est alors que les moteurs à combustion n’auront plus leur place.