Ferrari est l’un des rares constructeurs européens à ne pas avoir encore mis sur le marché un véhicule 100% électrique, même si les marques comme celle de Maranello avancent dans leur processus d’électrification à un rythme très différent.
Comme Lamborghini et Aston Martin, les Italiens ont commencé à faire leurs premiers pas dans cette technologie avec leurs supercars hybrides rechargeables, notamment avec la SF90 Stradale. Il reste maintenant à franchir l’étape suivante, à savoir l’électrification complète, ce que, par exemple, les deux marques précitées sont quelque peu réticentes à faire à court terme.
Dans le cas de Ferrari, ses objectifs n’ont pas bougé, malgré le ralentissement de la demande et le fait que beaucoup d’autres marques retardent leurs échéances, optant plus immédiatement pour des hybrides rechargeables. Maranello dévoilera sa première supercar électrique d’ici la fin de l’année prochaine, au cours du dernier trimestre 2025.
Benedetto Vigna, PDG de Ferrari, a récemment déclaré à Bloomberg TV que la voiture sera «unique à tous points de vue. Nous sommes sur la bonne voie. Peu de détails sont cependant connus sur la supercar électrique, mais la marque prend la chose très au sérieux».
Maranello construit déjà une nouvelle usine qui produira des supercars électriques et hybrides et qui sera inaugurée dès la fin du mois de juin de l’année prochaine. D’ailleurs, un nouveau laboratoire de recherche sur les cellules de batteries au lithium vient d’être inauguré, ce qui confirme que les Italiens ne dérogent pas à leur stratégie.
L’objectif est d’atteindre une part de 60% des ventes d’ici à 2026 grâce aux supercars électrifiées. M. Vigna a déclaré qu’il s’attendait à ce que la demande soit similaire à celle de ses voitures à moteur à combustion. «Ils attendent notre voiture verte», dit-il, en précisant que ses supercars électriques n’auront pas un son artificiel imitant leurs moteurs à combustion, mais qu’elles “réinterpréteront” le son des voitures électriques.
Ferrari et la situation en Chine
Face à la controverse et au débat autour des marques chinoises, Benedetto Vigna a également voulu faire passer son propre message. Le patron de Ferrari a tout d’abord déclaré que les constructeurs européens devraient être “moins complaisants” face à la nouvelle concurrence chinoise. «C’est un appel à l’action pour l’Europe. Les gens définissent cela comme une guerre, pour moi c’est une belle compétition».
Il a également déclaré que les nouveaux tarifs douaniers des deux côtés pourraient se transformer en une “guerre commerciale douloureuse“, avec un risque pour les marques de luxe occidentales (Porsche, Audi, Land Rover, BMW…), qui pourraient se voir imposer de nouveaux taux d’imposition de 25% sur leurs importations vers le géant asiatique.
Dans le cas de la firme de Maranello, cela ne devrait pas l’affecter autant, selon son PDG, car pour elle, il ne s’agit pas d’un marché aussi important et elle est “moins exposée”. Les ventes de Ferrari en Chine ne dépasseront pas 10% : «La Chine n’est pas pour Ferrari ce qu’elle est pour d’autres marques de luxe. Le marché n’y est pas encore mûr», a déclaré M. Vigna.