La Chine est un marché actuellement en pleine effervescence en termes de lancement de nouvelles marques et de modèles électriques, un phénomène que le pays lui-même souhaite «ralentir» en raison de plusieurs facteurs.
Ces derniers temps, les dirigeants des entreprises automobiles européennes se sont insurgés à plusieurs reprises contre les prix des voitures électriques chinoises et ce que cela signifie pour l’industrie automobile européenne historique.
Des dirigeants tels que Carlos Tavares, PDG de Stellantis, ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils ne pouvaient pas concurrencer la Chine sur le plan des prix, mais qu’ils pouvaient la concurrencer sur le plan de la qualité des produits. Il se passe la même chose aux États-Unis, bien que l’expansion chinoise n’y soit pas aussi marquée en raison des restrictions qu’ils imposent à certains produits en provenance de l’Est.
La Chine, pour sa part, a admis que son industrie automobile est «hors de contrôle», car elle croît presque quotidiennement de manière incontrôlée, ce qui aurait pour effet de submerger le marché mondial avec des véhicules électriques avec lesquels les autres ne peuvent pas rivaliser en termes de prix.
Le gouvernement chinois a donc déclaré dans un récent communiqué publié par le Financial Times qu’il allait «ralentir» une partie de cette expansion en réponse aux «critiques sur les politiques industrielles et commerciales injustes». Cette décision du gouvernement chinois fait sans doute le bonheur des constructeurs automobiles européens, mais aussi américain
La Chine et son marché automobile «incontrôlé»
Selon la même source, le gouvernement de Pékin contrôlera plus rigoureusement la «construction aveugle» de nouveaux projets de véhicules électriques, tant en termes de marques que de modèles. Le gouvernement affirme que trop de véhicules sont fabriqués, ce qui implique «un comportement concurrentiel désordonné».
Le rapport note également que Xin Guobin, vice-ministre de l’industrie et des technologies de l’information, a déclaré que «l’industrie chinoise des véhicules électriques est une véritable locomotive et l’un des points forts de l’économie du pays», avant d’ajouter «Elle a fait l’objet d’un examen approfondi de la part de l’Europe en particulier, en raison de politiques de subvention qui placent l’industrie européenne dans une position concurrentielle désavantageuse».
En septembre dernier, l’UE a ouvert une enquête sur la concurrence déloyale entre l’industrie européenne et l’industrie chinoise. En effet, l’industrie chinoise pourrait bénéficier d’un financement important de la part du gouvernement de l’État pour exporter des produits vers le vieux continent à un prix bien inférieur à la moyenne.
Cette situation est en partie imputable à la main-d’œuvre chinoise, qui est nettement moins chère qu’en Europe. En conséquence, la Chine elle-même craint d’être en train de construire une industrie automobile qui dépasse de loin les niveaux nécessaires à la demande intérieure.
BYD s’implante en Hongrie
En 2023, la Chine a dépassé le Japon en tant que premier exportateur mondial de véhicules. Il est donc clair que les voitures électriques fabriquées en Chine sont en train de devenir un marché important en dehors de leur pays d’origine. En tête de liste, BYD est l’entreprise qui a réussi à enregistrer le plus grand nombre de véhicules de ce type, avec 1,6 million, ou 3 millions si l’on ajoute les véhicules hybrides rechargeables.
Cependant, il existe actuellement en Chine environ 95 marques de véhicules proposant plus de 300 modèles électriques, selon Counterpoint Research. Contrôler cet immense marché peut s’avérer relativement difficile, voire insignifiant lorsque le groupe Geely et BYD en dominent la quasi-totalité et les exportations. Cela ne sera plus possible dès que ces deux géants installeront leurs usines respectives en Europe. BYD cherche d’ailleurs déjà à s’implanter en Hongrie.