Lors de la table ronde “Gestion durable des transports dans les grandes villes”, organisée dans le cadre du MOGY Fest, Polo Satrústegui, président de Hyundai Motor Espagne, a assuré que “dans dix ans, nous n’atteindrons pas le point où même 60 % du marché sera électrique. Nous en sommes encore loin, à 4 %, et le taux de croissance est de 1 % par an“.
Pour M. Satrústegui, la clé consiste à surmonter les multiples obstacles et à coexister avec différentes technologies jusqu’à ce que le marché de l’électricité s’impose définitivement.
L’avenir sera électrique et hydrogène, a déclaré M. Satrústegui, mais il ne le voit pas dans dix ans, “cela nous prendra beaucoup plus de temps et cela dépendra du plan d’aide, de la manière dont l’infrastructure sera développée et, surtout, de la manière dont la perception négative de la voiture électrique changera chez de nombreuses personnes“.
En ce qui concerne la baisse des ventes de voitures électriques, Polo Satrústegui met en avant plusieurs facteurs. “De nombreux clients pensent que les véhicules électriques vont beaucoup évoluer au cours des prochaines années, ce qui génère une attitude attentiste. En outre, l’absence ou la restriction du plan d’aide a également paralysée les ventes”, explique M. Satrústegui.
«En Allemagne, les subventions ont été supprimées et le marché a chuté»
Pour augmenter les ventes, M. Satrústegui a souligné la nécessité d’une sensibilisation au développement durable et à l’écologie, d’une amélioration des programmes d’aide et d’un réseau d’infrastructures plus solide.
«Les efforts consentis par les constructeurs sont brutaux, mais nous avons besoin d’un programme d’aide qui fonctionne réellement et qui permette au consommateur de voir des avantages tangibles lorsqu’il opte pour une voiture électrique», a-t-il ajouté.
«Nous devons nous mettre à la place du consommateur»
«Nous essayons tous de promouvoir les véhicules électriques, mais nous devons nous mettre à la place du consommateur, qui doit disposer d’une série d’avantages pour prendre la décision d’acheter un véhicule électrique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : ils sont plus chers, ils sont plus inconfortables pour voyager…»
Et il a ajouté : «Cela ne compense pas leurs avantages, qu’ils ont également, comme leur consommation de carburant et bien d’autres. Tout cela fait que le consommateur n’envisage pas d’acheter une voiture électrique».
«Aujourd’hui, nous sommes confrontés au problème de la vétusté du parc automobile»
Le renouvellement du parc automobile est essentiel pour progresser vers la décarbonisation. Avec une moyenne d’âge de plus de 13 ans pour les véhicules actuels, M. Satrústegui a souligné la nécessité de mettre en place des plans visant à encourager le remplacement des vieilles voitures par des modèles plus efficaces, même s’ils ne sont pas nécessairement électriques.