Selon le dernier rapport de l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles), trois pays de l’Union européenne concentrent les deux tiers des bornes de recharge en service : les Pays-Bas, l’Allemagne et la France. Sur les 632 423 points de charge publics disponibles fin 2023, 61 % sont concentrés dans ces régions.
Les 39 % restants sont répartis entre 24 autres pays, ce qui signifie qu’il y a une énorme concentration d’infrastructures de recharge sur seulement 20% du territoire européen. Les Pays-Bas comptent 144 453 bornes, l’Allemagne 120 625 et la France 119 255. L’ACEA souligne que cela a un impact direct sur le niveau des ventes de voitures électriques.
Les pays où le nombre de chargeurs est le plus faible sont aussi ceux où la part des voitures électriques est la plus faible, comme le montrent l’Italie et l’Espagne, avec respectivement 41 144 et 30 385 stations. Sur notre marché, la part des véhicules électriques est de 5 %, alors qu’elle n’est que de 4,2 % dans le pays transalpin.
Selon l’ACEA, le rythme actuel de déploiement est insuffisant pour atteindre les objectifs de décarbonisation de l’Union européenne, car les ventes de voitures électriques ont augmenté trois fois plus vite que le nombre de points entre 2017 et 2023, quand environ 150 000 points ont été construits (moins de 3 000 par semaine).
Le rythme de déploiement des stations de recharge dans l’UE est insuffisant
La Commission européenne estime que 3,5 millions de chargeurs seront nécessaires d’ici la fin de la décennie, contre 630 000 actuellement, ce qui signifie que quelque 410 000 stations devront être installées par an (8 000 par semaine), soit trois fois plus que l’année dernière. L’ACEA estime que ces chiffres sont trop conservateurs et qu’il faudrait 8,8 millions de points. Cela signifierait la construction de 1,2 million de chargeurs par an (22 000 par semaine), soit huit fois plus qu’en 2023.
«Il n’est pas “agréable” d’avoir un accès facile aux bornes de recharge publiques, mais c’est une condition essentielle pour décarboniser le transport routier, en plus du soutien du marché et d’un cadre de fabrication compétitif. Il est urgent d’investir davantage dans les infrastructures de recharge publiques si nous voulons combler le fossé et atteindre les objectifs climatiques», a récemment expliqué Sigrid de Vries, directrice générale de l’ACEA, avant de continuer.
«Nous avons besoin d’une adoption massive des voitures électriques dans tous les pays de l’UE pour atteindre les objectifs ambitieux de l’Europe en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone. Cela ne sera pas possible sans une large disponibilité d’infrastructures de recharge publiques dans toute la région».
«Nous sommes très préoccupés par le fait que le déploiement des infrastructures n’a pas suivi le rythme des ventes de voitures électriques au cours des dernières années. De plus, cet écart risque de se creuser à l’avenir, dans des proportions bien plus importantes que ne l’estime la Commission européenne».